mercredi 18 mai 2011

18 Mai 2011 - Thimphu - De Bhoutan ... bout !

Kuzu zambola (bonjour en dzongak, langue du Bhoutan) !

Nous voilà arrivés au point le plus à l'est de notre périple (seul Lhassa est plus à l'est mais nous n'irons pas avec notre véhicule) ... le BHOUTAN  !



Nous en rêvions depuis tant de mois ! C'est pour nous un enchantement par le calme que nous y retrouvons après une Inde survoltée, mais aussi surchauffée en ce mois de Mai : nous atteignons 49° dans la voiture (et 23° dans le frigo) !


Résumer les trois dernières semaines d'Inde est mission quasi impossible, nous préférons vous livrer quelques uns de nos coups de coeur :

La route et les impressions du chauffeur (Etienne)

En Inde (et tous les pays du subcontinent indien) on roule à gauche ... mais pas tout le monde !


La circulation est assez folle mais il faut bien s'y faire...







 Il y a de tout sur la route et évidemment des vaches, qui sont sacrées.
 Celle-ci est assez compréhensive, pour s'être mise sur le côté ...(sur la voie rapide quand même...)


... ce qui n'est pas toujours le cas !


Les accidents arrivent parfois et il faut être très vigilant ...



Heureusement notre route est parfois bordée de drapeaux de prières qui nous protègent !


Les transports sont rentabilisés au maximum :



Il y a parfois plus d'une heure d'attente aux passages à niveaux, ce qui permet de faire des rencontres ...




La route n'est pas toujours en bon état mais notre "Syncro" s'en sort très bien.



Le soir, nous nous arrêtons souvent dans les stations-service, où on peut trouver de l'eau et parfois - grand luxe - prendre une douche ! Par les températures rencontrées en Inde ça fait du bien !


Nous trouvons un peu de fraicheur dans le Nord de l'Inde (Sikkim) et au Bhoutan mais ça, ce sont d'autres coups de coeurs !



Pour finir un petit clin d'oeil : si le Syncro nous laisse en plan, on pourra toujours continuer en vélo-rickshaw !



Taj Mahal ....mais pas que ! (Sarah)

Quand on vous dit "Monuments d'Inde", vous pensez surement au Taj Mahal, connu pour sa beauté époustouflante. Nous y avons été tôt le matin (6h) pour échapper à la chaleur et à la foule. On a pu constater que c'est effectivement un monument superbe avec de beaux jardins. Tout est parfaitement symétrique, et même, une deuxième mosquée a été construite rien que pour faire la symétrie de la première. On s'attendait à être harcelés par les petits vendeurs dès notre sortie du Syncro et bien même pas ! Il faut croire qu'ils ne se lèvent pas si tôt !


Mais l'Inde c'est beaucoup d'autres merveilles comme le palais des vents à Jaïpur :

et le fort d'Amber, avec une petite montée à dos d'éléphant, ça ne vous tente pas ???


Tous ces palais se trouvent au Rajhastan, mais j'ai un petit faible pour la ville (abandonnée aujourd'hui) de Fathepur Sikri, près d'Agra dans l'Utar Pradesh, vous comprenez pourquoi ?

Même avec 43°C à l'ombre, c'est impressionnant et magique !!!

Bénarès (Varanasi) - Merveilles hindouistes (François)

Parmis les innombrables merveilles indiennes, voici un petit résumé de notre séjour dans la ville la plus sacrée de l'Inde pour les hindouistes ...



Nous profitons de la fraicheur très matinale pour faire un tour sur le Gange éclairé par le soleil levant.


Les marches pleines de fidèles hindous et tous ces rituels n'ont pas beaucoup de sens pour nous, heureusement un brahmane (prêtre hindou) vient nous expliquer cette religion près du lieu de crémation.
Un bébé enveloppé dans son linceul nous donne des larmes aux yeux.


Des miliers d'hindous se baignent chaque jour dans une eau tout simplement dégueulasse mais notre brahmane nous assure que personne ne tombe malade ... c'est la "rivière mère" qui nettoie tout les déchets (ce qui doit faire un sacré boulot au fleuve !!!)

Nous repartons donc plein de merveilles dans les yeux et dans le coeur qui nous aident à affronter la circulation citadine et la chaleur !

Un bol d'air (et de musique) au Sikkim - Inde (Thibault)

Les grandes voies bien encombrées ont donc laissé place aux étroites routes du Sikkim. 



Avec elles nous avons pu profiter de la fraîcheur himalayenne, de la verdure, d'un environnement relativement propre pour une région d'Inde et ... d'une fabuleuse cérémonie religieuse dans cette région plus bouddhiste qu'hindouiste. C'est donc avec surprise mais bonheur qu'en pénetrant l'enceinte du monastère de Rumtek nous avons été plongés dans un chaam (fête célébrant la victoire du bien sur le mal et du boudhissme sur les religions primaires de la région...!) qui restera surement l'un des plus grands événement de notre voyage.

La célèbre danse des masques a ouvert le bal...


                                                                      ... au rythme des tambours...


                                                                                                              ... et des voix des lamas.


Les rituels et danses bouddhistes se sont succédés en nous faisant mesurer de plus en plus notre chance de se trouver ce jour là, cette heure là, à cet endroit... "Les choses n'arrivent pas par hasard" (leit-motiv de notre chère mère, Sophie).

Comme les farces des chiens-dragons


Les sons graves des trompes himalayennes mélés aux voix basses des lamas.


Les hommages au Karmapa (religieux célébré à cette occasion) avec clochettes et tambourins.


Bref, une cérémonie d'envergure cloturée par un grand défilé avec musique, masques, statue du roi fêté et "déguisements" à n'en plus finir...




Un autre monde !

Un lieu de rencontres ! (Sophie)
Avec presque la même population que la Chine, il est clair qu'il ne se passe pas une minute sans que nous ne fassions des rencontres. Si la majorité des Indiens nous regarde avec un mélange d'incrédulité et de surprise (ne serait-ce que la voiture conduite à gauche!), il y a des rencontres précieuses et inoubliables dont voici quelques traces:



Au Penjab, un sikh et sa fille viennent à notre rencontre dans notre station-service à la nuit. Il nous raconte que son turban peut mesurer jusqu'à 50 m (celui-ci ne fait "que" 8,50m), et qu'il le change tous les jours.

Avec la famille de Santosh à Delhi, initiation à la cuisine indienne, un festival pour les palais... (un peu épicé parfois ... !)


et , grâce à Preety, initiation à l'art de mettre le sari ! En apparence c'est facile mais c'est tout un art pour marcher avec sans se prendre les pieds dans les multiples plis ! D'ailleurs, vous avez remarqué que Preety se sent plus à l'aise dans son intérieur en tenue occidentale !
  
Au Rajastan, c'est Ashok qui nous invite au mariage de son cousin. Un mariage indien c'est une fête qui dure au moins trois jours, et ce soir, il s'agit de la soirée "du garçon": le fiancé arrive sur son cheval au domicile de sa fiancée. Il est entouré de musiciens et des hommes de sa famille pour solliciter les faveursde la famille de la fiancée.

La fiancée, on ne la verra pas ce soir, se pare dans sa maison. Elle délègue ses amies, cousines, tantes et grands-mères pour vérifier que le fiancé est bien digne de l'épouser. Il s'ensuit alors tout un rituel de bénédictions de dons (les hommes doivent prouver que le fiancé a de l'argent) et de prières. Seulement après qu'une des plus vieilles femmes du clan de la fiancée l'a béni, le fiancé peut entrer dans le jardin et s'assoir sous le dais pour recevoir d'autres cadeaux. Cela va durer durer durer... jusqu'au milieu de la nuit peut être! Et pendant ce temps, que font les invités?... Ils se régalent dans un "jardin" loué spécialement à cet effet et où  des dizaines de cuisiniers servent les tandoori, riz, douceurs, galettes en abondance.
 Pour nos enfants c'est l'occasion de discuter avec beaucoup de jeunes de leur âge, car les invités sont très très très nombreux...


Et pour moi c'est l'occasion de mieux connaître le "monde des femmes", grâce à la soeur d'Ashok qui a revêtu pour l'occasion un magnifique sari ... pas aussi lourd cependant que celui de la fiancée m'assure-t-elle. La fiancée ne peut marcher sans aide tellement les broderies sont lourdes...


Numéro de charme toujours au Rajhastan, un Etat splendide qui nous donne envie de revenir avec des températures plus accessibles.... Avec 49°C, même le serpent manque de tonus !


Dans le Bihar, nous avons la chance de faire la connaissance de Tulika (avec sa petite dans les bras), en campagne électorale dans son district pour promouvoir une politique de scolarisation des filles et d'éducation des mères. Il y a un BOULOT monstre à faire de ce côté, même si la scolarisation des filles est une réalité qui enchante parfois les yeux, comme ici à la sortie du lycée de Siliguri (Bengale Occidental)


Je ne peux clore ce chapitre "rencontres" sans vous montrer cette "rentrée en classe" au Sikkim :
comme tous les matins, les écoliers se rangent par classe et récitent une prière pendant que le drapeau est hissé...


Vous avez vu, la cours n'est pas grande !!! Mais en Inde ce qui est surprenant c'est que chaque cm2 est mis en valeur, les gens se contentent d'une toute petite surface pour faire commerce ou atelier dans tous les recoins de la ville ! Et ils prennent l'habitude de ne pas prendre de place dès tout petit !


François s'essaye au violon d'Inde... sous les yeux amusés de Gopan qui tient ce "sharangui" comme un violoncelle normalement... Maintenant, Gopan connait "Frère Jacques" et François, un belle chanson du Sikkim !

Voilà donc un peu en vrac nos coups de coeur indiens, sachant que nous pourrions passer des années à découvrir les merveilles et incongruités de ce sous continent !

Et maintenant, voici quelques images du Bhoutan qui est en train de détrôner en beauté et culture tout ce que nous avons expérimenté jusque là !!!

La majorité des 2000 touristes occidentaux qui visitent le Bhoutan chaque année arrivent par avion depuis l'Inde ou le Népal: notre Syncro est donc l'objet de curiosité tout au long de notre séjour, mais une curiosité qui éveille plein de questions et permet autant d'échanges grâce à l'excellent anglais des Bhoutanais (qui l'apprennent depuis le CP)

Au Bhoutan, revêtir le "gho" pour les hommes, le "kira" pour les femmes est le signe de leur condition de "bénis" par les dieux. Pays profondément bouddhiste, le Bhoutan se visite à pieds, car les routes (très peu nombreuses) sont étroites et sinueuses. On ne parle pas en km, on parle en journée ou demi journée de voyage. Inutile de dire que cette nouvelle dimension de voyage nous charme tous !!!



Monastères accrochés à flanc de falaise (ici le célèbre Takhtchang Gompa, ou Tiger's Nest) ou dzong majestueux, le Bhoutan nous plonge dans un monde où les feux rouges n'existent pas, où acheter des cigarettes et fumer est illégal, où le Bonheur National importe bien plus que le PNB. Le gouvernement précédent à d'ailleurs (très sérieusement) créé un nouvel indice de mesure de la richesse du royaume, le Gross National Hapiness (GNH), remplaçant le Gross National Product des autres pays. Curieux petit royaume dont on a beaucoup à apprendre !





Non vous n'avez pas la berlue, ces zizis velus ornent nombre de façades d'habitations afin d'appeler la fertilité sur les foyers. Quand on vous dit que le Bonheur passe avant tout !!!!

Le sport national est le tir à l'arc, et nos 2 garçons passent une après-midi admiratifs devant les exploits des bhoutanais, qui sont passés de l'arc en bambou à des arcs beaucoups plus modernes, qui peuvent atteindre 1200 euros pièce !


La cible est à 150 m de distance, vous la voyez ?


Quant à Etienne, même à 18.000 km de Grenoble, il cherche des nouvelles cibles pour POMA et prend des contacts au Bhoutan pour d'éventuelles nouvelles affaires ... A suivre !



Une petite semaine de trek dans ce magnifique pays grand comme la Suisse et peuplé de mythes, dragons et autres légendes nous a remis en forme pour aborder le grand retour... En effet, désormais nous ferons route vers l'Ouest!

Tashi delek (thank you !) à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures himalayennes!